Artiste : Ovtrenoir
Album : Fields of Fire
Année : 2020
Label : Consouling Sounds
Style : post-metal
C’est en 2013, à l’initiative de William Lacalmontie (chant, guitare) et sous la forme d’un trio complété par Julien Taubregeas (batterie) et Angeline Seguelas (basse), que naquit Ovtrenoir. En 2015, Dehn Sora (guitare) rejoint le groupe, suivi par Olivier Dubuc (guitare live). De cette alliance naquit en 2016 un premier EP baptisé Eroded, débordant d’une sombre mélancolie, suivi en 2018 du single Inherit the Dust, qui hérita de la profonde noirceur de son aîné.
Il n’est donc guère étonnant que dès les premières notes, Fields of Fire, premier album d’Ovtrenoir, témoigne de cette même oppressante obscurité, renforcée par le chant affirmé de William que ponctuent des pointes vocales qui, telles de vives étincelles, apportent des soubresauts de lumière au coeur des ténèbres. L’ambiance, posée par le premier morceau intitulé Phantom Pain, se consolide avec une grande cohérence musicale au fur et à mesure que s’enchaînent les six titres suivants. Wires s’avère aussi rythmé que noir. Echoes, troisième morceau, démarre plus doucement avant de nous offrir quelques belles envolées oniriques, suggérant ainsi quelque espoir au sein de cette profonde et pesante désespérance. Cet “optimisme furtif” se retrouve sur l’introduction du morceau suivant, Kept Afloat, presque apaisante et berçante qui, son apogée atteinte, explose alors et cède face aux ténèbres symbolisés par une rythmique très forte, assénée par un combo basse-batterie puissant, au son lourd et gras. Vient ensuite Those Scares are landmarks qui remet les pendules à l’heure : point d’interlude lumineux, la nuit est présente dès le début, déclamée d’une voix forte, presque écorchée, que soutiennent guitares et basse.
I made my heart a field of fire résonne comme une synthèse des titres précédents : plus rythmé, plus lourd, plus lugubre. L’apothéose entre ombres et lumières est atteinte ! Le dernier titre, Slumber, aux consonnances tribales, évoque un retour aux sources, une renaissance, voire un… hypothétique espoir ? Toujours est-il que Fields of Fire, album abouti, est assurément une réussite.
Pascal Druel

Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).