Artiste : Exanimis
Album : Marionnettiste
Année : 2021
Label : Klonosphère
Style : death metal orchestral
Marionnettiste, premier album d’Exanimis – groupe de death metal orchestral fondé à Nancy en 2015 par d’anciens membres de la Music Academy International – nous entraîne sur plus d’une heure dans un périple fantastique et horrifique, à l’image de leur pochette signée par Loïc Muzy, illustrateur bien connu, entre autres, des adeptes du jeu de rôle l’Appel de Cthulhu, signe d’une extrême cohérence autant musicale que visuelle.
Véritable « concept album » digne des maîtres du genre (Alice Cooper, Cradle of Filth, Iced Earth, Iron Maiden, Mastodon, Queensrÿche, Rhapsody, Sabaton), Marionnettiste fait preuve d’une richesse inouïe aux influences diverses (Devin Townsend, Fleshgod Apocalypse, Gamma Ray, Opeth, Septicflesh, Stratovarius mais aussi Danny Elfman, compositeur fétiche de Tim Burton). Ses neufs titres, dont trois sont en fait des interludes immersives dans l’univers musical onirique, très rythmé et délicieusement sombre qui caractérise l’album, et dont le paroxysme est atteint sur Cathedral, sa huitième composition développée sur plus de seize minutes, forment une œuvre profonde, sans redondance ni approximation aucune.
Il est vrai que le trio nancéen, composé par Alexandre Dervieux (chant, guitare), Julien Marzano (guitare) et Julien Prost (basse), maîtrise ce premier bébé dans son intégralité. Il s’est également octroyé pour l’occasion les services de Clément Denys à la batterie, ainsi que d’une pléiade d’invités : Morgan Koch (guitare solo), Raphaël Jeandenand (orgue Hammond), Nathalie Theveny (piano), Flavien Morel (voix additionnelle), Lorine Pauget (choeurs), Maxime Poirot (programmation de l’orchestre), Guillaume Barrou, Antoine Duffour et Jean Bisello (narration), mais aussi Yann Roy, François Toussaint et Kermheat (soutien vocal).
Comme toute œuvre musicale complexe et brillante d’une richesse tentaculaire, Marionnettiste requiert plusieurs écoutes afin de pouvoir se délecter de ses innombrables nuances musicales, dont le bouquet, assemblé à la manière des saveurs et des arômes caractéristiques d’un plat gastronomique digne d’un grand chef étoilé, est source de plaisir et de découverte. S’approcher à ce point de la perfection sur un premier opus n’est toutefois pas sans danger tant il est légitime de se demander comment Exanimis pourrait faire mieux par la suite. Le pari est osé mais nul groupe qu’il y parviendra !
Pascal Druel

Vidéo officielle du titre Throne of Thorns :

Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).