Le Festival 666, domicilié à Cercoux, en Charente-Maritime, fut créé en 2018 par Victor Pépin, mineur à l’époque des « faits » et aujourd’hui âgé de seulement 19 ans. Revue de détails de sa troisième édition qui se déroula les 20, 21 et 22 août derniers.
En ces temps de crise sanitaire, organiser un festival accueillant plus de 1 000 personnes par jour est une gageure ! De fait, le maintien cette année du Festival 666, pari pris par Victor et toute son équipe, mérite donc amplement d’être salué, d’autant que l’événement fut une belle réussite. Certes tout ne pouvait être parfait du fait des contraintes sanitaires qui ont alourdi le travail des organisateurs, mais les quelques petits points négatifs constatés, nullement rédhibitoires (quasi absence d’ombre sur le site, y compris dans le carré V.I.P., par ailleurs réduit à sa plus simple expression, un seul type de bière proposé aux bars), sont rapidement oubliés face aux nombreux atouts affichés : accueil chaleureux, programmation éclectique, vaste surface d’accueil des festivaliers entre les deux scènes positionnées en vis-à-vis, stands de merchandising bien placés, food trucks proposant des menus variés et de qualité avec paiement via carte cashless, camping convivial, organisation digne des plus grands événements du genre). Au final, le Festival 666 fut pour moi une belle découverte. Le décor ainsi placé, je vous propose un retour en images sur les hauts et les bas scéniques de ces trois jours de fête et de musique.

Vendredi 20 août :
Cette première journée fut ornée par les prestations successives de Bearded Basterds, Mobütu, Psykup, Bukowski (remplaçant de dernière minute de Phil Campbell And The Bastard Sons), Stinky et Krash Riders. Parmi tous ces groupes, aucun ne m’a vraiment déçu sur scène. J’ai même fait quelques découvertes intéressantes, comme Mobütu, dont les compositions et le chant rappellent furieusement Motörhead (influence clairement revendiquée par le combo), et Bukowski, dont l’énergie scénique m’a beaucoup plu. Une autre surprise fut de voir Psykup en concert sans son emblématique chanteur Matthieu Miegeville, alias MiLKa (un des co-fondateurs du groupe qu’il a quitté en juillet dernier). Malgré ce bouleversement de line-up, les toulousains ont assuré ! Quant à Stinky, que dire d’autre sinon que, selon leur habitude, les clissonnais instaurèrent une très chaude ambiance : Headbangs, circle pits et pogos étaient de la partie ! Un premier jour qui fut prometteur pour la suite !
Samedi 21 août :
Le lendemain, ce fut successivement au tour de Aenimals, Dolloster, Darcy, Pogo Car Crash Control, Loudblast, Mass Hysteria, Sidilarsen et Barbar’O’Rhum de se produire sur scène. Mes belles découvertes de la journée furent Dolloster, qui afficha un très fort capital sympathie via une prestation qui me ramena au milieu des années 80, âge d’or des « guitar heroes », Pogo Car Crash Control, dont les jeunes membres débordèrent d’énergie sur scène et Sidilarsen, qui sut créer une ambiance intimiste et très en phase avec le public. J’ai également revu avec grand plaisir l’ami Darcy, aérien et visiblement très en forme, Loudblast qui nous offrit un set puissant et parfaitement maîtrisé, et Mass Hysteria dont le show, très dynamique, submergea les festivaliers quasiment en transe.
Dimanche 22 août :
La journée de clôture fut également bien remplie : Carbone, Breakdust, Scarlean, Cachemire, No One Is Innocent, Trepalium et Shaârghot. Parmi ces sept groupes, je retiens particulièrement la prestation de Cachemire, explosive, comme toujours, et celle de Trepalium, qui, galvanisé par son chanteur Renato que l’on ne présente plus, réchauffa les coeurs alors que la soirée était bien avancée. Mais LA grosse claque du jour me fut donnée par Shaârghot ! L’ambiance était survoltée. Le groupe donna tout et le public le suivit sans aucune limite. La symbiose entre musiciens et festivaliers fut à son paroxysme. Un véritable bouquet final en guise de clôture de festival : magnifique, magique ! Au final, le Festival 666 fut une réussite. Il est fort probable que si l’équipe de passionnés qui en est à la source continue sur sa lancée, l’événement deviendra rapidement l’un des acteurs majeurs de la scène metal de l’Hexagone. C’est bien là le minimum que je lui souhaite.
Pascal Druel

Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).