Selon la tradition désormais établie depuis deux décennies, le festival Muscadeath s’est également tenu cette année à l’Espace Culturel Le Champilambart, construit sur la commune de Vallet. Durant deux jours, du 30 septembre au premier octobre 2022, le metal occupa ainsi une place d’honneur dans cette belle salle de Loire-Atlantique.
Cette année encore, couvrir le Muscadeath fut un véritable plaisir, tant il est vrai que l’événement affiche de nombreux atouts : programmation riche et diversifiée, équipe formidable (des organisateurs aux agents de sécurité en passant par les bénévoles et les techniciens), vaste salle et grande scène. Ajoutons à cela quelques améliorations notables par rapport à l’édition précédente (meilleur agencement et organisation de l’espace restauration, augmentation du nombre de stands de merchandising, création d’un camping officiel) et nous détenons là tous les ingrédients nécessaires à la réussite d’un festival. Certes il subsiste encore quelques petits problèmes de circulation autour du stand de restauration, notamment aux heures d’affluence, mais tout cela reste d’autant plus acceptable que l’ambiance a toujours été au beau fixe durant ces deux jours de concerts.
Toutefois, alors que le festivalier qui est en moi fut enchanté par le Muscadeath 2022, c’est plus en tant que photographe que j’ai constaté quelques petits défauts (partagés par mes confrères si j’en crois les discussions que nous avons eues entre nous). En premier lieu, sur la plupart des concerts, la lumière frontale destinée à éclairer le visage des musiciens brillait par son absence. C’est d’autant plus décevant que les effets de lumière sur l’arrière de la scène étaient maîtrisés et visuellement réussis. De fait, il fut assez difficile de voir les traits des artistes (et encore plus de les photographier). En outre, la fumée sur la scène, omniprésente et trop dense, compliqua encore un peu plus les choses. Mais clôturons de suite cette parenthèse des reproches pour entrer dans le vif du sujet…
Vendredi 30 septembre
Lors de cette première soirée du Muscadeath 2022, six groupes furent à l’honneur : Lunar Tombfield, Gotholocaust, Ritualization, Misanthrope, Belenos et Marduk. Les bonnes découvertes du jour furent Lunar Tombfield (black metal atmosphérique de bonne augure), Gotholocaust (black metal ciselé et carré). Quant à Misanthrope, leur set au cours duquel l’album Immortel fut particulièrement mis à l’honneur fut, comme toujours, parfaitement exécuté sous la houlette de Philippe Courtois, visiblement très en forme. Mon autre bonne surprise de la soirée fut Marduk, que j’eus enfin le plaisir de couvrir, les ayant auparavant manqué à plusieurs reprises lors de précédents festivals. Ces quelques heures passées devant la scène furent donc des plus agréables.
Samedi 1er octobre
Ce deuxième soir fut chargé car neuf groupes se succédèrent sur scène. Nous vîmes ainsi successivement Worms Eat Her, Savage Annihilation, Hysteria, Inhumate, Destinity, Mercyless et Benighted. Loudblast et Benediction passèrent également en fin de soirée, mais je n’ai pas eu le plaisir de les couvrir, ayant du reprendre la route avant la fin du festival. Les trois premiers groupes, que je n’avais encore jamais vus sur scène, constituèrent de très agréables découvertes. Inhumate mit ensuite le feu aux poudres avec son grindcore nerveux, au point que de nombreux festivaliers s’invitèrent alors sur scène à la fin du set. Par la suite, tout ne fut qu’un délicieux plaisir qui atteint son paroxysme lors du passage de Benighted qui, mené par son fort sympathique chanteur Julien Truchan, ne m’a encore jamais déçu.
C’est la seconde fois que je couvre le Muscadeath et la seule chose que je puisse regretter est de ne pas avoir eu l’opportunité de pouvoir le faire plus tôt. J’ai beaucoup de sympathie pour ce festival à taille humaine qui est une vraie réussite.
Pascal Druel
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).