Le 28 mars 2023, au Rocher de Palmer construit aux abords de Bordeaux, Avatar clôtura son trio de dates françaises incluses dans sa tournée Dance Devil Dance Tour. Histoire de varier les plaisirs, les groupes Kassogtha et Veil Of Maya assurèrent alors la première partie de cette soirée qui s’annonçait intense. Souvenirs…
Arrivé sur place près d’une heure avant l’ouverture des portes prévue à 18h30, alors que la file d’attente s’étire déjà sur plusieurs dizaines de mètres devant le Rocher de Palmer, je retrouve d’emblée quelques confrères. Nous entrons ensemble dans le hall et nous nous présentons à l’accueil afin de retirer notre sacro-sainte accréditation photo. Quelques minutes plus tard, nous sommes dans l’étroit pit photo, aussitôt rejoints par quelques autres photographes.
Après une brève attente, les lumières s’éteignent et les musiciens de Kassogtha entrent en scène. D’emblée, l’entité musicale suisse (qui emprunte son nom à l’une des divinités féminines du Mythe de Cthulhu fondé par l’illustre écrivain H.P. Lovecraft et qui, selon certaines sources, serait même la sœur du grand Cthulhu) annonce la couleur : Stephany Hugnin, chanteuse-growleuse du groupe, s’impose instantanément au public. En perpétuel mouvement et en première ligne sur scène, elle mène avec brio le groupe. Les morceaux, dynamiques, rythmés et bien composés de ce quintet, actif depuis 2018 et devenu rapidement un véritable émissaire du death metal mélodique, s’enchaînent sans le moindre temps mort. Bien plus qu’une simple « première partie », Kassogtha est pour moi l’une des belles découvertes musicales de ces dernières semaines. Mais quel dommage que les éclairages de scène, de faible qualité visuelle, ne lui rendent pas meilleur hommage, d’autant que le set du groupe est par ailleurs remarquable.
Il s’ensuit une première pause à l’un des bars du Rocher de Palmer, avant de reprendre le chemin du pit photo pour couvrir le passage de Veil Of Maya. Le changement de ton s’effectue donc sans transition puisque le quatuor américain officie dans un registre mêlant deathcore et metalcore. De prime abord, le public semble nettement plus conquis que moi par les compositions du groupe. Pour autant, il émane de ses musiciens débordant d’énergie un gros capital sympathie qui fait que je finis par me laisser peu à peu séduire, même si je ne retiens finalement de leur concert qu’un bon souvenir, ce qui est déjà positif en soi.
Gros changement de plateau pour l’entrée en scène d’Avatar. En effet, malgré les dimensions assez modestes de la scène, nous assistons à un véritable show théâtralisé à souhait et magistralement orchestré par Johannes Michael Gustaf Eckerström, chanteur et leader incontesté du célèbre quintet suédois. Le public en liesse s’enivre des titres joués les uns après les autres sans aucune anicroche. Réglé comme du papier à musique, ce concert d’Avatar est une vraie réussite, digne des plus grands noms du genre, même s’il est vrai que jusqu’ici, le groupe, que j’ai vu auparavant trois fois sur scène, ne m’a encore jamais déçu. Comble de cette joie collective, les éclairages scéniques, de par leur variété, ajoute au gâteau la cerise qui était susceptible de lui manquer. Un grand moment de bonheur !
Pascal Druel
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).