C’est sous un soleil radieux que je poursuis mon pélerinage sur la « terre sainte » de Clisson, bien décidé à me nourrir des bons concerts promis par cette deuxième journée du Hellfest 2024. Récit en images…
En début d’après midi, dès mon arrivée sur le site par l’espace V.I.P., je suis pris en embuscade par quelques amis, photographes ou non, avec lesquels je passe un bon moment à partager nos impressions et nos ressentis sur la journée de la veille qui fut riche d’émotions. Quelques heures plus tard, je me propulse enfin vers mon premier pit photo de la journée.
C’est devant le concert d’Einar Solberg, qui joue sur l’Altar, que je commence ma moisson d’images du jour. J’en retiens une prestation en demi teintes pour cet auteur-compositeur-interprète, qui évolue également au sein du groupe norvégien Leprous depuis sa création en 2001. Je me rends ensuite devant la Mainstage 1 afin de couvrir le passage de Tom Morello (guitariste de Rage Against The Machine), qui s’illustre dans un registre mêlant metal et rock alternatif. J’apprécie la dynamique de son jeu, tout en étant finalement assez peu sensible à ses compositions musicales. Quoi qu’il en soit, l’essentiel est que le public, massivement présent devant la scène semble apprécier. Cela sera mon seul passage de la journée dans le pit d’une Mainstage. Je prolonge ainsi mon voyage musical par l’Altar pour photographier le set d’Amorphis, dont le death metal savamment élaboré, dans lequel le chant puissant de Tomi Joutsen, passant du grave aux aigus avec une aisance remarquable, me touche beaucoup. Ce fut assurément l’un de mes meilleurs concerts de la journée.
Je fais ensuite une petite escale devant Temple, où je ne pouvais décemment pas manquer le set d’Emperor, véritable légende vivante du black metal dès la sortie en 1994 de son premier album In The Nightside Eclipse qui, d’emblée, propulsa le trio norvégien au devant de la scène internationale. C’est la deuxième fois que je couvre le groupe au Hellfest, et j’en retiens une fois de plus un excellent moment.
Je change ensuite radicalement de registre musical pour suivre sur l’Altar les américains de Fu Manchu, monstre sacré du stoner, courant musical auquel je suis généralement assez peu réceptif. Pour autant, je me laisse littéralement emporter par les riffs gras et les refrains enivrants de ces américains qui, fort de près de quatre décennies de carrière, maîtrisent parfaitement leur art : une belle claque musicale ! Cerise sur le gâteau, alors que la journée touche à sa fin, je me rue sous Temple, désirant ne manquer pour rien au monde le passage des britanniques d’Anaal Nathrakh, et dont j’aime l’univers musical combinant black metal et grindcore. Pour l’anecdote, rappelons que le nom du groupe, n’ayant aucun rapport avec une quelconque idée scatologique nauséeuse ou un délire de gastro-entérologue à l’humour gras, correspond aux deux premiers mots de la formule magique prononcée par Merlin dans le film Excalibur de John Boorman, en gaélique ancien et qui signifie le « souffle du serpent ». Cet interlude culturel clos, je termine donc cette belle journée par un concert magistral. Que demander de plus, si ce n’est de revenir demain ! Comme disent nos amis anglo-saxons : « Wait and see ! »
Pascal Druel
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).