Cette troisième journée de mon périple musical au Hellfest commence sous un ciel voilé, laissant présager que la pluie s’inviterait par la suite. Néanmoins, malgré ces perturbations météorologiques, ce samedi fut riche en belles émotions.
Je commence la journée par un bref passage à l’espace presse afin de m’enquérir des éventuelles restrictions d’accès au pit, notamment sur les Mainstage. Renseignements pris, je file devant la Mainstage 1 pour y voir Black Stone Cherry :du «bon vieux » hard rock pour commencer la journée, cela me met rapidement en appétit ! Passé ce bon concert motivant, je poursuis ma tournée des Mainstage avec les concerts de Stratovarius et d’Yngwie Malmsteen, le premier relève du power metal symphonique alors que le second se situe plus dans un registre metal néo-classique. J’ai apprécié les deux sets, même si j’ai trouvé que notre « guitar-hero » suédois, bien qu’il soit un incontestable un virtuose de la six cordes, officiait un peu trop dans la démonstration technique, au détriment de l’intérêt artistique de ses compositions.
C’est donc les oreilles encore pleines de riffs de guitare que je file à Valley pour voir le set de la californienne Chelsea Wolfe, dont le délicat dark folk, procure de délicates émotions : un très bon moment de calme et de plénitude musicale.
Puis vient le moment du dilemme : couvrir un autre groupe avant de me rendre vers les Mainstage, ou y aller de suite, sans attendre. Après quelques instants de réflexion, j’opte pour la prudence et je me dirige aussitôt vers les deux grands scènes, désireux de couvrir Bruce Dickinson qui s’apprête à défendre sur scène sa tournée solo Mandrake Project. J’arrive donc devant le pit avec une bonne avance, décidé à « enfin » saisir cette belle opportunité de photographier le chanteur iconique d’Iron Maiden (groupe que j’ai du voir 7 ou 8 fois sur scène sans jamais avoir eu la possibilité de les immortaliser par l’image). C’est à ce moment la pluie choisit de faire son apparition. C’est donc sous une bonne saucée que nous prenons tous notre mal en patience, en attendant le début du concert. S’ensuit une longue attente, puis c’est finalement trempé mais heureux que j’entre dans le pit, couvrant avec bonheur ce qui reste l’un de mes meilleurs concerts de ce Hellfest 2024. D’emblée, le chanteur anglais électrise le public, acccompagné de musiciens tous plus performants les uns que les autres : que du bonheur !
Une fois sorti du pit photo, alors que la pluie s’intensifie et je me métamorphose progressivement en éponge, je choisis d’éradiquer cette mutation en filant m’abriter au bar V.I.P. (bien évidemment bondé du fait de l’averse) afin de m’y sécher un peu tout en dégustant une pinte (il ne faut jamais se laisser abattre). Finalement, vers minuit, le ciel s’assèche progressivement. Je quitte alors mon abri afin de me rendre à Valley, où l’américaine Julie Christmas nous propose de rentrer dans son monde musical oscillant entre post-metal et sludge. Malgré l’invitation, j’ai été peu touché par son concert qui, au final, me laissa indifférent. Un peu dubitatif, je me dirige ensuite vers la Warzone pour conclure cette journée par le superbe set de Suicidal Tendencies, que je vois pour la deuxième fois au Hellfest. Encore une belle fin de journée !
Pascal Druel
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).