Ce dernier jour du Hellfest 2024 est un peu particulier pour moi puisqu’il correspond à la date de mon anniversaire. Une belle raison de terminer le festival en beauté.
Clore un Hellfest est toujours émouvant. Certes, la fatigue accumulée durant l’événement se fait de plus en plus ressentir au fil du temps, mais, en parallèle, je ressens aussi une certaine mélancolie à l’idée de me dire que c’est déjà la fin. Je savoure alors d’autant plus chaque moment au fur et à mesure que les minutes s’égrainent.
Arrivé sur place en tout début d’après-midi, j’ai passé un bon moment à l’espace V.I.P., me renseignant sur les nouvelles du jour, tout en échangeant longuement avec les collègues, dont certains sont devenus, au fil des années, de vrais amis. Coté concerts, je délaisse les Mainstage et je commence par l’Altar où Shadow Of Intent nous présente son répertoire deathcore symphonique : efficace et sans fioriture. Je continue avec le set de Wiegedood, dont le black metal atmosphérique me touche sans toutefois me transporter autant que je l’aurais voulu.
Passé mon bref passage dans le pit, je fais une infidélité aux scènes emblématiques du festival pour me rendre sur la petite Hellstage, près de l’Extrême Market, où FT-17, que j’ai découvert il y a déjà quelques années au Nantes Metal Fest, nous propulse au cœur de la Première Guerre Mondiale via son metal extrême plus que convaincant. Je retourne ensuite devant l’Altar prendre une autre dose de death metal via le concert de The Black Dahlia Murder que j’ai apprécié, même si les américains ne révolutionnent pas le genre. Je prolonge mes déambulations par Temple pour immortaliser en images les polonais de Batushka (que j’ai déjà photographiés à plusieurs reprises au Hellfest et au Motocultor), dont le style inimitable, mêlant chants liturgiques et black metal théâtralisé à outrance, fait toujours autant mouche. Je quitte ensuite nos amis d’Europe de l’Est pour couvrir Suffocation qui s’apprête à jouer sur l’Altar. Alors qu’en compagnie de mes comparses j’attends tranquillement l’ouverture du pit sur la partie gauche de la scène, une amie (qui se reconnaîtra si jamais elle parcourt ces lignes) vient me faire la bise pour me souhaiter mon anniversaire. Cette délicate attention fut aussitôt reprise à l’unisson par les photographes présents, auxquels se joignirent une bonne partie du public. Inutile de préciser que j’en fus très ému. Je me dois ainsi de préciser que je suis né le 30.0…666 (pas mal pour un métalleux, non ?) et, bien évidemment, à minuit (l’heure du crime). Comble de ma joie, le concert qui suivit fut dantesque, mais il est vrai que ces américains, chantres du brutal death metal connaisse leur affaire !
Un peu plus tard, alors que je me croyais remis de mes émotions et que j’attendais dans le pit l’arrivée de Tiamat sur la scène Temple, un ami (qui se reconnaître également), en remis une couche en entonnant la chansonnette «Joyeux anniversaire », bien évidemment repris par tous nos acolytes ainsi que par le public des premiers rangs ! Je m’en souviendrai de ce 30 juin ! Merci les amis ! Quant au concert de Tiamat, j’avoue que je l’ai couvert un peu dans un état second, le cerveau encore empli de toutes ces belles émotions.
J’entame ensuite la dernière ligne droite de cette magnifique journée par le concert du groupe américain I Am Morbid, qui joua un excellent death metal, catalysé par la voix caverneuse et puissante de son chanteur David Vincent. Vient ensuite le moment du concert de clôture, que je choisis de vivre en compagnie de Dimmu Borgir. Or, alors que les norvégiens de la bande de Shagrath se firent longuement attendre sur scène par le biais d’une « intro » musicale interminable, nous effectuons un passage éclair dans le pit une fois qu’ils répondent enfin présents : à peine un demi titre, du fait que nous sommes très nombreux à vouloir les couvrir. Personnellement, j’apprécie le fait que nous nous partagions entre photographes le temps imparti à la prise de vue, chacun ayant ainsi droit à « sa » chance. De plus, les agents de sécurité ont, comme à leur habitude, eu la gentillesse de nous prévenir à l’avance d’une manière fort sympathique.
Les concerts terminés, je me rends ensuite à l’espace V.I.P . afin de saluer les amis et collègues encore présents sur le site, dans l’idée de partager ensemble ces derniers instants de l’année au Hellfest et de prolonger un peu cette allégresse commune, la tête déjà pleine de merveilleux souvenirs.
Pascal Druel
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).