Cette deuxième journée de Motocultor fut marquée par quelques averses qui, bien que déplaisantes, ne ternirent pas la motivation des festivaliers, encore plus nombreux que la veille sur le site. Il est vrai que la programmation avait tout pour attirer les foules…
Bien décidé à entrer dans le bain dès l’ouverture des portes, je commence de suite par le concert de Karras. D’emblée, les parisiens jouent vite, fort et bien ! Leur death metal old school teinté de grindcore fait mouche : une belle entrée en la matière qui me place de suite en appétit ! C’est donc de bon entrain que je cours ensuite couvrir Les Compagnons Du Gras Jambon, histoire de m’offrir un brusque changement d’ambiance, dont la musique festive et plutôt déjantée met en liesse. Je savoure ce moment aussi bref que sympathique, contraint de quitter rapidement les lieux afin de suivre le concert donné par Inhumate, qui comme à l’accoutumée, fusionne habillement grindcore et deathmetal dans une atmosphère emplie d’une autodérision certaine. Dans son enthousiasme à tout donner, Christophe, au chant, réussit même à se blesser légèrement au front avec son micro
Sans transition, je file couvrir le set de Resolve, parfaitement exécuté mais sans surprise. J’avoue que je trouve le groupe plus communicatif envers son public dans de petites salles que dans de grands festivals. J’enchaîne rapidement sur Incantation, au jeu de scène bien rodé. Il est vrai que fort de leur 35 ans d’expérience, les américains connaissent parfaitement la scène. Ils distillent subtilement leur death metal aux notes de grindcore qui me touche toujours autant. Malheureusement, j’ai tout juste le temps de les suivre sur un titre, avant de filer photographier Esthesis qui joue au même moment sur la Massey Ferguscène. Mais leur registre, très orienté rock alternatif et progressif, bien que mené avec brio, m’émeut assez peu.
Je m’accorde une petite pause, avant de prendre une énorme claque administrée par Infected Rain. Le quatuor moldave, mené avec maestria par son iconique chanteuse Lena Scissorhands, irradie littéralement le public, percuté de plein fouet par son death metal saupoudré de metalcore et de groove metal distribué par les musiciens. Les slams se multiplient alors rapidement, à tel point que l’équipe de sécurité se trouve dominé durant un bref instant. Ce fut « le » concert de la journée : magistral et sublime, très intense et riche de belles émotions. Inoubliable ! C’est donc les oreilles encore sous emprise que je poursuis mon aventure musicale par le show tout à fait honorable œuvré par Hexis : j’apprécie la symbiose entre black metal et hardcore distribuée par ces danois ! Aussitôt après, je passe un nouveau moment sympathique devant le concert des anglaises de Nova Twins, propre et sans bavure. Les musiciennes occupent bien la scène alors que leur punk rock fait mouche auprès des festivaliers.
Il est un peu plus de 18 heures quand je vis l’un des meilleurs moments de la journée devant 1914. Les ukrainiens, dirigés par leur chanteur Dietmar Kumarberg grimé de « fausse boue » pour la circonstance, jouent un blackened death metal fort émouvant. Le leader s’offrant même un bain de foule lors du concert. Dans un tout autre registre, je couvre ensuite le set de Beast In Black, distillé avec théâtralité qui sied parfaitement à leur power metal. Je me réjouis ensuite du set du duo britannique Wargasm, formé par la chanteuse Milkie Way et Sam Matlock. Encore un très bon moment ! S’ensuit un autre moment intense devant le concert de K.K. Priest, groupe de heavy metal anglais fondé par le fameux K.K Downing, ancien guitariste du mythique Judas Priest. Je termine cette belle journée par le set de Myrath, groupe franco-tunisien de metal progressif qui, outre sa musique aux consonances moyen-orientales fort séduisante, dégage un énorme capital sympathie auprès du public. C’est donc sur cette belle note finale que je quitte ensuite le site de Carhaix, bien motivé pour prolonger l’aventure avec les deux journées suivantes qui s’annoncent d’ores et déjà fort chargées.
Pascal Druel
(aidé de Maryse Glon)
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).