L’ultime journée de ce Motocultor 2024 débute sous un ciel couvert mais sans pluie. Les augures seraient-ils de notre côté ? C’est fort probable, d’autant que la programmation de ce dimanche s’annonce fort attrayante : en route pour la dernière ligne droite !
Arrivé sur le site autour de treize heures, je commence par le concert de Future Palace, trio allemand de post-hardcore qui, sans me bouleverser, me met cependant en appétit pour la suite qui s’annonce chargée, notamment grâce à la belle présence scénique de sa chanteuse Maria Lessing. Je m’engage ensuite sous le chapiteau de la Bruce Dickinscène, afin d’y couvrir le set de Duel, qui s’avère excellent ! Le quatuor américain donne tout sur scène, dans une atmosphère musicale mêlant doom metal et stoner parfaitement orchestrée ! Une belle découverte qui égaie d’ors et déjà ce dimanche. A contrario, le concert de Dvne qui se déroule peu après sur la Massey Ferguscène me laisse de marbre, étant peu sensible au sludge teinté de stoner joué par ces écossais. Inversement, je suis agréablement surpris par le black metal des parisiens de Griffon, que je n’avais encore jamais eu le plaisir de voir sur scène. Leur style est aussi austère et minimaliste que leurs compositions sont excellentes et travaillées.
Je change ensuite d’ambiance, devant le concert du groupe américain Unearth. Leur metalcore, sans être vraiment original, est efficace et touche le public de plein fouet : un bon moment de partage ! Puis arrive le set du quatuor Hirax, qui reste ma plus belle surprise de la journée. Le thrash metal old school de ces californiens sonne juste. Les musiciens sont heureux d’être sur scène et le montrent, notamment le chanteur Katon W. De Pena qui affiche sans discontinuer un large sourire et des yeux rieurs. Je prolonge mon bonheur face au concert explosif d’Exumer, groupe phare de la grande famille du thrash metal « made in Germany ». Les musiciens, en grande forme, irradient la scène, multipliant les mimiques et autres grimaces délirantes pour notre plus grande joie.
Je poursuis la journée devant Sonata Arctica : les finlandais maîtrisent à la perfection leur show, très carré, dans une ambiance surfaite et grandiloquente chère à leur power metal. Je m’accorde ensuite une petite pause à l’espace VIP avant de m’engager dans le pit de la Supositor Stage pour assurer le concert de Decapitated. Comme toujours, les polonais assurent, sous la bannière de leur chanteur Rafal Piotrowski très en forme. Leur death metal frappe de plein fouet les festivaliers qui répondent en multipliant les slams : énorme !
Je change ensuite de registre, en couvrant le set de Terrorizer, groupe américain de grindcore. Le trio fait le travail, même si les titres tendent un peu trop à se ressembler, une fois la surprise de la découverte passée. Je m’accorde une pause de fin de journée, avant de jouer les prolongations devant Messhugah. Les suédois, figure de proue du metal progressif avant-gardiste, assènent à grands coups de riffs ravageurs leurs titres ravageurs parfaitement huilés. Un concert énorme, malgré une communication avec le public quasiment inexistante. Je clôture cette belle journée par le black metal mélodique Rotting Christ : les grecs nous donnent un concertgrandiose comme toujours !
Au final, ce Motocultor millésimé 2024 fut un excellent festival. Le site de Carhaix fut encore mieux exploité qu’il ne le fut l’année précédente, et les prestations basiques (repas et boissons notamment) furent à la hauteur des attentes du public. Visiblement, les organisateurs se sont bien approprié le terrain et veulent le faire savoir, améliorant d’année en année leur grande fête du metal. Que pourrions-nous espérer de mieux ?
Pascal Druel
(avec la complicité de Maryse Glon)
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).