Artiste : Shade and Dust
Album : Erode
Année : 2019
Label : iMD-OMBRE ET POUSSIERE
Style : death metal alternatif et mélodique
C’est en concert, au Ferrailleur, lors du Nantes Metal Fest 2018, que j’ai découvert Shade and Dust (Ombre et Poussière en français). Du haut de ses « seulement » quatre ans d’existence, ce jeune quintet nantais composé de Kolia (chant), David (guitare), Edouard (guitare), Alexis (basse) et Clymène (batterie) m’y avait alors fait forte impression par son jeu de scène débordant d’énergie, et son death metal authentique, subtil et mélodique. Allais-je éprouver le même ressenti positif à l’écoute de leur premier album, sobrement intitulé Erode et fraîchement livré dans les bacs ? Wait and see…
Dès l’ouverture du packaging, force est d’admettre que ces « petits jeunes » mettent toutes les chances de leur côté, en optant pour un visuel soigné, très épuré, signé Elodie Auffret et fortement inspiré de La Création d’Adam, l’un des chefs-d’œuvre de Michel Ange, ornant la partie centrale de la voûte de la Chapelle Sixtine au Vatican. Voyons donc si le ramage d’Erode se rapporte à son plumage…
L’opus débute par Nuit incandescente, composition instrumentale qui évoque une jungle pleine de bruits, peuplée de créatures discrètes tapies sous les frondaisons, à laquelle s’ajoutent progressivement des notes claires de guitare aux sonorités très métalliques, agrémentées d’une batterie qui se fait de plus en plus présente au fil de l’introduction, et d’une solide ligne de basse. Premier constat : le son est d’une remarquable qualité, signe d’une production très soignée ! C’est à partir du deuxième titre Emergensystem que Kolia se manifeste via un chant caverneux au timbre guttural, concrétisant ainsi sa maîtrise du metal growl (technique vocale saturée mêlant deux sons synchrones, l’un, clair, émis par les cordes vocales et l’autre, saturé, par les bandes ventriculaires suite à la compression du larynx).
Dès lors, les titres s’enchaînent naturellement avec une qualité sonore constante durant tout l’album. Les jeux des guitares rythmique et soliste se distinguent bien, sans que l’un occulte l’autre. Idem pour la basse, affichée, très présente, et la batterie qui, à l’instar des autres instruments, voix comprise, a bénéficié d’un enregistrement et d’un mixage soignés : sonorités de caisse claire limpides, grosse caisse bien résonnante, belle distinction des différents toms et forte présence des cymbales.
Sans titre « faible », mais dont le sixième, intitulé Ordalium, est sans doute le « fer de lance », Erode est assurément une réussite dont Shade and Dust peut être fier : pari réussi ! Si le groupe continue sur cet excellent départ, il est fort probable que cela lui ouvrira rapidement les portes de festivals prestigieux. C’est tout le « malheur » que je lui souhaite…
Pascal Druel
Vidéo officielle du titre Ordalium :
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).