La trentième édition du Festival de Vouziers qui s’est déroulée le 30 octobre 2021, au cœur du département des Ardennes, a connu un franc succès amplement mérité. Retour sur une réussite…
Comme en 2019, c’est en compagnie de mes amis Laurent et Philippe que je me suis rendu au Festival de Vouziers. Arrivés sur place en fin de matinée, nous déjeunâmes à l’une des tables locales avant de nous rendre dans la salle des fêtes de Vouziers où, d’emblée, nous fûmes accueillis par William, pilier fort sympathique du festival. Quelques prospections auprès des stands de merchandising plus tard, c’est le groupe local No Way qui ouvrit le bal via un hard rock « old school » qui séduisit rapidement le public, composé essentiellement de festivaliers de plus de 40 ans, (même si quelques personnes ont à peine la moitié de cet âge). En effet, « Vouziers », comme le désignent les habitués, réunit un large contingent de fidèles dont certains, chaque année, répondent « présent » depuis les premières éditions de l’événement. Il n’est donc guère étonnant que les 480 places disponibles aient été rapidement vendues. Ainsi, comme cela se produit dans d’autres festivals de bien plus grande ampleur, certains « aficionados » ont d’ores et déjà acheté leur billet pour l’année prochaine, preuve de leur fidélité à toutes épreuves.
L’ambiance était donc au beau fixe quand Spooky monta à son tour sur scène. Le trio, ardemment mené par le chanteur et bassiste Ivo Van Doren, alias « Spooky » fit encore grimper le thermomètre via un set puissant, efficace et sans fioriture. Riffs endiablés, voix erraillée et rauque et batterie énergiques se déchaînèrent dans une atmosphère très… « Motorhead like ». Bref, que du bon !
Les quimpérois d’Herzel prirent ensuite le relais. Au programme : heavy metal à la française sauce « années 80 », voix claire ornementée de pointes très aiguës, riffs incisifs et lignes rythmiques carrées et maîtrisées, ponctuées de quelques envolées rapides dans la plus pure tradition de la NWOBHM (New Wave Of British Heavy Metal), elles-mêmes parfois saupoudrées de discrètes pincées de consonnances issues de la musique traditionelle bretonne. Un set qui, s’il ne fut pas révolutionnaire, eut néanmoins le mérite de l’efficacité.
Nos bretons cédèrent ensuite la place aux suédois d’Ambush. Nous restâmes toutefois dans la mouvance heavy metal, bien que le tempo monta clairement dans les tours, avec quelques immersions dans le speed metal et de bons solos de guitare accompagnés d’une belle partie rythmique.
Peu avant 18 heures, Existance grimpa à son tour sur scène. Le quatuor, spécialiste du heavy metal et dont la renommée n’est plus à faire, profita de l’occasion pour jouer quelques titres de son nouvel album intitulé Wolf Attack fraichement sorti dans les bacs dans le courant du mois d’octobre. J’en retiens un concert dynamique illustré de bons échanges avec le public qui, a plusieurs reprises, reprit en choeur les refrains des titres les plus connus.
L’appel du ventre se faisant ensuite de plus en plus ressentir, je m’octroyai une pause dîner en compagnie de mes deux compagnons de la soirée durant le passage de Victory, que je n’eus donc pas le loisir de couvrir. Je me retrouvai ensuite en devant de scène peu avant l’entrée en scène de Sortilège, dont le line-up a été complètement bouleversé depuis la cission entre les membres historiques du groupe, peu de temps après la reformation en 2019. Je ne m’étendrais pas plus sur cette séparation qui à l’époque défraya la chronique. Toujours est-il que Christian Augustin, alias « Zouille », au chant et dernier membre originel du groupe, rassemble désormais derrière lui les guitaristes Bruno Ramos et Olivier Spitzer, le bassiste Sébastien Bonnet et le batteur Clément Rouxel. Durant une heure trente, le quintet joua, devant une foule conquise, les morceaux les plus emblématiques du groupe et quelques nouveaux titres, dont certains sont inclus sur le nouvel album Phoenix.
Depuis 2019, date à laquelle j’ai couvert en images Sortilège sur la même scène, la voix de Zouille a encore mûri, gagnant en agressivité et en puissance ce qu’elle a perdu dans les notes les plus aigues, en conséquence naturelle de l’évolution de la tessiture au fil des ans. Une mention spéciale à Bruno Ramos qui, outre son jeu précis et incisif, respecta énormément les compositions originales de Stéphane Dumont. Force est d’admettre que le nouveau line-up, très fusionnel sur scène, fonctionna à merveille.
Le festival se termina avec le passage de Grave Digger, formation allemande que l’on ne présente plus et dont les titres ondulent entre heavy metal, speed metal et power metal. Nos joyeux drilles entrèrent en scène sur fond de cornemuses qui laissèrent rapidement la place à des guitares saturées. Nous partimes alors pour une épopée musicale endiablée et rythmée : excellente clôture de soirée !
Comme en 2019, j’ai été ravi de couvrir cette édition du Festival de Vouziers, tant pour sa programmation qui offre toujours la possibilité de voir sur scène des artistes assez rarement programmés dans l’Hexagone, que pour l’énorme capital sympathie qui se dégage de l’ensemble de l’équipe organisatrice. A Vouziers, nous sommes heureux d’être « en famille »!
Pascal Druel
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).