Le Hellfest 2 s’est déroulé du jeudi 23 au dimanche 26 juin, sous couvert de conditions météorologiques assez capricieuses qui ne réussirent toutefois pas à entamer ma joie de vivre cet événement unique. Quel bonheur de plonger en enfer deux semaines consécutives ! Souvenirs en images…
Comme des dizaines de milliers d’autres personnes, j’enchaîne le Hellfest 2 alors que la première édition du festival vient de fermer ses portes seulement quatre jours plus tôt. Le pari de produire deux festivals de cette ampleur à des dates aussi rapprochées était osé, mais force est d’admettre qu’il fut réussi, tant la programmation fut aussi riche que variée.
Jeudi 23 juin –
J’arrive sur le site en milieu d’après-midi et je commence mon périple musical sous la scène Temple, l’une de mes préférées, où se produit Lili Refrain. En solo, l’italienne joue un dark folk qui, bien que sympathique, me laisse un peu dubitatif par ses sonorités assez étonnantes. C’est donc encore songeur au sujet de cette découverte que j’entre ensuite dans le pit photo de la Mainstage 1 pour y couvrir Thunder. Fort d’une carrière qui s’étale sur plus de 30 ans, les anglais montrent qu’ils en ont encore sous le pied. Leur hard rock « à l’ancienne » est bon, voire même excellent, même s’il est vrai qu’il ne révolutionne pas le genre. Quelques minutes plus tard, je retourne sous la Temple pour y voir The Ruins Of Beverast. Le groupe allemand nous offre un black metal extrême efficace savamment teinté de death metal. Un bon concert !
C’est à peine remis de mes émotions que j’enchaîne sur le set d’UFO. Une vraie réussite, avec des musiciens dynamiques qu’il est plaisant de photographier et d’écouter. Je continue via Steve Vai qui, en virtuose de la guitare de renommée mondiale, contrebalance l’absence de chant par un jeu instrumental de très haut niveau. Certes l’âge d’or des « guitar hero » est révolu depuis longtemps mais c’est toujours un plaisir d’écouter un guitariste de cette trempe. Je poursuis ma balade aux mainstages avec le show de Whitesnake. Triste constat mais David Coverdale n’est pas au mieux de sa forme, loin de là, même si j’éprouve tout de même un certain plaisir nostalgique à revoir ce groupe que j’ai découvert sur scène il y a plus de trente ans lors de son passage au Monsters Of Rock 1990 !
Un passage sous l’Altar pour suivre le set de Septicflesh qui, exécuté devant un public clairement acquis à sa cause, reste un bon souvenir de cette première journée. Je termine celle-ci sous Temple en compagnie d’Heilung, qui distille son folk rituel dans une atmosphère très tribale, masques, costumes et peintures corporelles à l’appui, ponctuée de sonorités assez enivrantes.
Vendredi 24 juin –
Lors de cette deuxième journée, marquée par de fortes pluies, je couvre peu de groupes car je dois honorer de nombreux rendez-vous à l’espace VIP. Je prends tout de même le temps de me rendre à la Warzone pour y voir Opium Du Peuple qui, d’un concert à l’autre, affiche toujours un excellent jeu de scène et parfaitement orchestré : un vrai plaisir à voir et à écouter. Changement de lieu et d’ambiance avec le set de Benighted, particulièrement énergique et que j’apprécie beaucoup. Je fais ensuite une pause pour déambuler au Hell City Square et au Metal Corner où, au passage, j’en profite pour photographier Five Ways To Nowhere sur la petite scène Hellstage, et dont la prestation me laisse un souvenir fort sympathique. Une journée aussi courte qu’agréable malgré la pluie.
Samedi 25 juin –
Parvenu sur place en début d’après-midi, je commence par le concert de Nightmare, groupe français de power metal que je recommande à tout amateur du genre même si, depuis son passage au Hellfest, la chanteuse Madie, qui officie par ailleurs dans Faith In Agony, ne fait désormais plus partie du « line up ». Je continue avec Eluveitie, formation dont j’apprécie depuis le début l’identité musicale qui fait la part belle aux instruments traditionnels (cornemuse, harpe, violon et vielle à roue). Je me rue ensuite sous la Temple pour y voir Arcturus. Malheureusement, le bon jeu des musiciens est un peu mis à mal par les performances scéniques du chanteur que je trouve assez quelconques. C’est donc un peu déçu que je prolonge ma moisson d’images via le concert d’Epica, dont je retiens la bonne qualité du son, l’ excellente prestation des musiciens et la flamboyance de la chanteuse Simone Simons. Je joue ensuite les prolongations devant les mainstages avec Airbourne qui, sous l’action de son leader Joel O’Keeffe, guitariste et chanteur du groupe, nous offre un superbe show. Je prends ensuite une bouffée d’air frais avec le set de Myrkur, orchestré par la chanteuse Amalie Bruun et sa bande de joyeux danois avant de prendre congé.
Dimanche 26 juin –
Je commence ce dernier jour du festival en compagnie de Midnight, toujours aussi débordant d’énergie : un sans faute. Je continue avec Cult Of Fire dont le black metal épique, une fois passée la surprise de la découverte de leur décor scénique très chargé (sièges en forme de cobra, bougeoirs et objets ésotériques en tous genres), me touche finalement assez peu. Je me console peu de temps après avec Memoriam, que je ne me lasse pas de voir sur scène, étant toujours très sensible à la voix caverneuse de son chanteur et leader Karl Willetts. En revanche, j’apprécie nettement moins la prestation de Thou, dont le sludge-doom est desservi par des sonorités plutôt mauvaises. Je poursuis la journée avec Archgoat, dont le concert, sans être décevant, ne me laisse pas un souvenir impérissable. Mon constat est assez proche quant à la prestation de Mgla : correcte sans plus. J’enchaîne sur Napalm Death, toujours aussi percutant sur scène. Le chanteur Barney Greenway et ses comparses donnent vraiment tout ! Enfin, faisant l’impasse sur Metallica, dont le devant de la scène est noir de monde et quasiment inaccessible, je choisis de clore en beauté ce magnifique « festival du siècle » avec l’excellente prestation de Mercyful Fate. Au final, ces sept jours de concerts des Hellfest 1 et Hellfest 2 furent si bons et salvateurs après deux ans de disette scénique que je m’en souviendrai ad vitam aeternam.
Pascal Druel
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).