La trente-deuxième édition du festival Au Pont Du Rock s’est tenue du 5 au 7 août 2022 à Malestroit, dans le Morbihan. Selon son habitude, l’événement proposa une programmation très éclectique.
Cette année, le festival Au Pont Du Rock accueillit environ 18 000 festivaliers sur trois jours (5 500 personnes le vendredi, 7 500 le samedi et 5 000 le dimanche) venus voir 25 artistes se produire sur scène. Malheureusement, certains d’entre eux imposèrent des restrictions photographiques drastiques qui nous empêchèrent de les couvrir : une pratique trop souvent constatée chez les artistes émergeant (curieusement, les têtes d’affiche sont généralement plus ouvertes et tolérantes) qui, sous le fallacieux prétexte de soigner leur communication, confondent ouvertement « image publique » et « image privée ». Qu’ils se rassurent, s’ils ne veulent pas de nous, nous ne voulons pas d’eux non plus, raison pour laquelle nous revenons uniquement sur les artistes qui ont accepté la présence de photographes (autres que les officiels du festival) dans le pit photo.
En dehors de ces petits aléas du métier, nous avons été, comme toujours Au Pont Du Rock, fort bien accueillis. Tout le monde, que cela soit à l’espace VIP, aux bars et autres stands ou encore dans le pit photo, s’est montré amical et conciliant. Cette ambiance cordiale ajoute encore au charme de l’événement. Côté programmation, force est d’admettre que cette année, le rock, genre traditionnel du festival, a cédé du terrain face au rap, très présent (trop à notre goût). Revue de détail…
Vendredi 5 août
Cette première journée de festival débuta via l’entrée en scène de Gwendoline, jeune duo rennais qui s’inscrit dans la mouvance new wave française. Lujipeka, autre rennais, prend ensuite le relais dans un registre plus rap, avant de céder la place à Curtis Harding, chantre d’une soul américaine teintée de sonorités rythm’n’blues plutôt nerveuses et de bon aloi : une réussite ! Vinrent ensuite Balthazar, qui, en dehors de quelques jeux de lumière intéressant, nous laissa un souvenir mitigé, Fabulous Sheep (honnête formation rock), Odezenne (show assez banal) et BillX que nous avons suivi brièvement, étant assez peu sensibles à la rave music.
Samedi 6 août
Parmi les artistes couverts samedi, We Hate You Please Die fut assurément la plus belle découverte du jour. Après une entrée en scène du groupe assez sage, presque timide, le chanteur Raphaël Balzary s’est progressivement métamorphosé au fil des morceaux, au point d’être quasiment en transe à la fin du set. Un pur moment de punk rock comme nous les aimons ! La journée continua sur une belle lancée, avec les belles prestations de Cachemire, Svinkels, Lofofora (particulièrement en forme ce soir-là) et I Am. Petites déceptions en revanche quant aux concerts de The Liminanas, plombé par un certain manque d’empathie avec le public, et de Bagarre, qui fut trop artificiel et manqua de spontanéité.
Dimanche 7 août
Cette dernière journée du festival, gentiment abordée via le set de Carmeline, suivi du concert tout à fait honnête, sans être transcendant, donné par Shady Fat Kats, atteint ensuite son apogée avec le show de Darcy (toujours un plaisir de voir le groupe sur scène). Malheureusement pour nous, ce fut ensuite le néant : les artistes qui se produisirent le reste de la journée refusèrent la présence de photographes autres que les officiels dans le pit photo, ou, dans le meilleur des cas, imposèrent des conditions de prise de vue inacceptables. Seul Synapson, dernier artiste a se produire ici sur scène, nous accorda l’entrée dans le pit mais, après plus de quatre heures d’attente, nous avions jeté l’éponge et quitté le site. Exception faite de ces petits désagréments, nous gardons au final un très bon souvenir de ce millésime 2022, induit en grande partie par l’accueil chaleureux des organisateurs et de l’ensemble des bénévoles.
Pascal Druel
(propos recueillis par Maryse Glon)
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).