Le festival Urban Empire s’est déroulé à Limoges du 25 au 28 août 2022. Malgré quelques péripéties, dont l’annulation de la tête d’affiche Roméo Elvis et des réservations de dernière minute pas toujours simples à gérer, l’ambiance était au rendez-vous.
Arrivés sur place dans l’après-midi du 26 août, nous avons retrouvé avec plaisir les équipes fort sympathiques des organisateurs et des photographes habitués à couvrir l’Urban Empire. L’atmosphère est à la franche camaraderie ce qui nous ravit. L’aménagement du site de l’esplanade du stade Beaublanc a été optimisé par rapport à celui de la précédente édition. Ainsi, même si le festival fait toujours appel à deux scènes de tailles différentes, la seconde, plus petite, placée en fond du couloir formé par les « food trucks » et autres stands de « merchandising », est nettement plus visible qu’elle ne l’était en 2021. Ce choix s’avère judicieux car il nous a permis de découvrir de petites pépites parmi les groupes locaux qui s’y sont produits, en complément des artistes de plus grande renommée qui ont joué sur la scène principale.
Vendredi 26 août :
Cette deuxième journée de l’Urban Empire nous offrit l’occasion de voir se produire successivement sur la grande scène cinq artistes : Skia, Odezenne, Laylow, NTO et Vitalic. Du côté de la petite scène, six groupes y ont joué : FK Nomercy, SDLT, Farlot, HL4, Mvrco X Pvpin La R et DJ Renina. Au final, pas de coups de cœur ou de grosse déception pour notre première journée de festival, même si nous aurions aimé être un peu plus surpris. Nous retenons toutefois une certaine audace prise par Laylow quant au choix de l’éclairage de la scène, construit sur des sources de lumière ponctuelles et très dirigées qui donnèrent au concert une atmosphère mystérieuse et intimiste.
Samedi 27 août :
Nous comprîmes à la simple lecture du « running order » de la journée que celle-ci serait plus animée que celle de la veille. La grande scène accueillit ainsi : Mantis, Zoufris Maracas, Svinkels, Tiken Jah Fakoly et Ska-P. En parallèle, la scène secondaire reçut successivement John A. L. Society, BAP Marlu, Cold Cold Blood, To’Night, Prain et Lidiop. Parmi les groupes que nous avons couverts, nous retenons plus particulièrement le set de Zoufris Maracas, dynamique et enjoué et celui de Tiken Jah Fakoly, débordant d’humanité, au point qu’un des fans de l’artiste s’autorisa une montée sur scène et se montra un peu « collant » avec lui en toute bienveillance. Les concerts de Svinkels et de Ska-P, groupes que nous avons suivis sur scène à plusieurs reprises, furent, comme à leur accoutumée, très énergiques et dynamiques. Nous avons également apprécié la belle prestation de To’Night, formation rock originaire du Limousin.
Dimanche 28 août :
Cette dernière journée du festival fut toute aussi riche et variée que la précédente. Cinq artistes ont foulé les planches de la scène principale : Annael, Govrache, Aldebert, Zaz et Grand Corps Malade. D’emblée, Annael nous a touché, plus par la profonde humanité et la sensibilité qu’il dégage, ainsi que par ses talents de danseur que par sa musique, assez éloignée de nos registres habituels. Petite déception en revanche quant à la prestation de Grand Corps Malade, un peu trop axée sur les voix enregistrées avec lesquelles l’artiste a collaboré, même s’il s’est montré communicatif avec son public qui l’accueillit fort bien.
Quant à la petite scène, elle reçut tour à tour Whiskey Paradis, Chapitre V, Weston Five, Alair’Zik et Forever Madame. Le concert de Whiskey Paradis fut une petite merveille. Le groupe, porté pas sa chanteuse Whitney Anne Fliss, véritable « diva rock and soul » nous gratifia d’un set enjoué et ponctué de petites touches burlesques qui enflammèrent le public. Une vraie pépite à découvrir !
Ce fut un plaisir de couvrir pour la deuxième fois le festival Urban Empire qui, par sa taille humaine et sa programmation très éclectique, vise à rassembler les publics en touchant un large panel de festivaliers même si, à titre personnel, nous aurions aimé un peu plus de rock et moins de rap, mais c’est un détail qui n’enlève rien au caractère profondément attachant de ce bel évènement musical qui mérite amplement son succès.
Pascal Druel
(propos recueillis par Maryse Glon)
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).