Le Hellfest, désormais programmé sur quatre jours, est devenu le plus grand festival musical de l’Hexagone. Comme chaque année, fort d’une affiche toujours alléchante, l’événement fut un franc succès. Retour en images sur cette grande fête du « metal » qui se déroula du 15 au 18 juin 2023 à Clisson…
Toute nouvelle édition du Hellfest apporte avec elle son lot de nouveautés. Cette année, les changements furent de taille, à commencer par le déplacement de la scène Valley du côté de la Warzone. Elle laissa place au nouveau et superbe Sanctuary, dédié au merchandising officiel du festival. Le succès fut au rendez-vous : l’attente pour s’offrir quelques t-shirts et autres souvenirs y dépassait parfois les deux heures. Toujours est-il que cette année, la circulation sur le site du Hellfest m’a paru plus fluide qu’elle ne l’était les années précédentes, sans doute grâce à ces nouveaux aménagements. Parallèlement, deux points mériteraient néanmoins d’être encore améliorés : l’accès à la Warzone, qui se fait toujours par un goulet trop étroit, et le parcours pour se rendre au pit photo des Mainstages (scènes principales) qui relève parfois du « chemin de croix » quand une très grosse tête d’affiche joue sur scène.
Parmi les autres modifications, signalons l’accès au pit photo qui s’effectue désormais via le bracelet du cashless. Exit donc les pass autocollants (susceptibles d’être perdus, volés ou déchirés) utilisés les années précédentes. En outre, même si les deux catégories de photographes accrédités subsistent, à savoir les « prioritaires » (généralement les très gros médias) et les « autres », la première a été réduite de manière drastique. En conséquence, il est désormais possible de couvrir n’importe quel groupe – dès lors que l’accès au pit n’est pas restreint via une « short list » – en se présentant suffisamment à l’avance dans la file d’accès au pit photo. Rappelons en effet au profane que les autres années, aux Mainstages, il était parfois impossible de couvrir certains groupes avec un pass photo classique, car la file des photographes prioritaires était si importante qu’elle couvrait à elle-seule le nombre de photographes autorisés à entrer dans le pit.
En revanche, ce qui ne change absolument jamais d’un Hellfest à un autre, c’est l’extrême amabilité de tous les intervenants et autres bénévoles, de la barmaid aux agents de sécurité en passant par les courageux « déssoiffeurs » qui arpentent le site à longueur de journée en transportant leur cargaison de bière. Cette bonne humeur générale contribue au plaisir de couvrir un tel événement dans une ambiance festive et conviviale.
Jeudi 15 juin –
Bien que je sois arrivé sur le site dans l’après-midi, cette première journée de festival fut assez chargée, avec neuf groupes couverts sur quatre scènes différentes, ayant laissé de côté la programmation sur la Valley et sur la Warzone. Parmi mes réjouissances du jour, à savoir Code Orange, Aephanemer, Imperial Triumphant, Nightfall, Hollywood Vampires, Candlemass, Dark Funeral, Hypocrisy, Behemoth et Katatonia, je n’ai été déçu par aucune prestation lors de mon bref passage dans le pit photo. J’ai même eu énormément de plaisir à revoir les trois derniers groupes précités, même si j’ai pensé, comme la plupart des autres photographes, que Behemoth aurait mérité de passer sur un Mainstage, comme ce fut le cas lors de précédentes éditions. Ma belle découverte sur scène de la journée fut incontestablement Aephanemer, dont le death metal, agrémenté d’une belle prestation scénique, m’a plu de suite.
Vendredi 16 juin –
Je commence ce deuxième jour par le superbe set d’Akiavel, porté par le jeu de scène théâtralisé de sa chanteuse Auré. J’ai ensuite continué ma moisson d’images devant les concerts de Elegant Weapons, Silmarils, Skid Row, Vreid, Aborted, 1349, Belphegor, Gorgoroth, Bloodbath et Venom Inc. J’en retiens de très bons moments sans aucun ennui avec en trio de tête Aborted, 1349 et Venom Inc que j’ai particulièrement apprécié. Néanmoins, lors de ces deux premiers jours essentiellement passés sous les scènes couvertes Altar et Temple, j’ai trouvé les éclairages moins attrayants que ceux de l’année dernière même si, ponctuellement, nous avons bénéficié de temps à autre de très bonnes de lumières. Mais qu’importe, couvrir des groupes aussi prestigieux au Hellfest procure toujours un immense plaisir quelles que soient les conditions d’éclairage.
Samedi 17 juin –
Après quelques rendez-vous au sein de l’espace VIP, je commence ma tournée des scènes de la journée en début d’après-midi par le concert de Loathe qui ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. Je pris ensuite la direction de Valley pour y suivre la sympathique prestation de Grandma’s Ashes avant de me ruer vers les Mainstages. Je tenais en effet à couvrir impérativement le set d’Arch Enemy que, par un malheureux hasard, j’ai toujours manqué jusqu’à présent. Durant mon attente dans le couloir d’accès au pit, j’ai ainsi couvert de ma position le concert de Puscifer qui, passé l’attrait visuel des costumes de scène des musiciens, m’a rapidement plongé dans l’ennui. Puis vint le tant attendu set d’Arch Enemy par lequel je me laisse totalement happé. Quelle énorme prestation, un vrai régal ! Sans prendre le temps de me remettre de mes émotions, je repris ensuite le chemin des Mainstages pour y voir Powerwolf, dont le concert fut digne de l’excellence auxquels les musiciens du groupe nous ont désormais habitués.
Je continue sur les bonnes surprises via Lorna Shore, de passage sur l’Altar, avant de m’octroyer une pause photographique pour apprécier pleinement le concert d’Iron Maiden, dont l’accès au pit est alors réservé aux seuls quelques heureux élus ayant leur nom inscrit sur une « short list ». Qu’importe ! Certes, je ne peux pas photographier les joyeux drilles de la bande à Bruce Dickinson, mais je ne ne vais toutefois pas bouder mon plaisir de voir sur scène pour la huitième fois ces monstres sacrés du heavy metal. A en juger par les ovations du public et la reprise en chœur par les fans du groupe des paroles des titres les plus emblématiques, nul doute que la très grande majorité des festivaliers ont apprécié autant que moi ce merveilleux moment !
C’est donc des étoiles plein les yeux que je couvris ensuite Faun qui joua sur Temple, passant ainsi un agréable moment empreint d’une certaine poésie, avant de me projeter devant Valley pour y photographier le sympathique concert de Monster Magnet. Puis, bien déterminé à clore en beauté cette merveilleuse journée, j’eus la chance de photographier le concert de Within Temptation qui me procura de très belles émotions dont je garde un magnifique souvenir.
Dimanche 18 juin –
J’entame cette ultime journée du Hellfest 2023 devant Temple, où le dark wave de She Past Away me laissa de marbre. Cette petite déception personnelle passée, je retrouvai rapidement le sourire dès le début du concert de Holy Moses. Comment pourrait-il être possible de rester impassible face à une telle énergie et devant l’énorme capital sympathie véhiculé par les musiciens, visiblement très heureux d’être là ! J’ai ensuite prolongé mon plaisir par le concert d’Amon Amarth, toujours aussi puissant et impérial.
Je fis ensuite un nouveau passage à Temple, en couverture du set de Lord Of The Lost, dont le metal gothique éveilla ma curiosité, au point que je suivis ensuite, du public, une bonne partie de leur concert, avant de me rendre dans la file d’attente de l’Altar, bien déterminé à ne pas manquer le show de Dark Angel qui fut tout simplement excellent ! Je termine ensuite cette belle journée par le concert de Testament qui, comme à l’accoutumée, s’avéra grandiose !
Ainsi, force est d’admettre qu’une fois de plus, la belle équipe de Ben Barbaud a su nous concocter une superbe affiche, nous offrant ainsi une magnifique édition du Hellfest. Nul doute que dans les annales du festival, le millésime 2023 compte désormais dans les grands crus.
Pascal Druel

Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).