Après une année blanche en 2022, le Festival 666 est revenu en force du 11 au 13 août 2023, à Cercoux, petite commune de Charente-Maritime située à quelques dizaines de kilomètres de Bordeaux. Durant ces trois jours de festivités, le metal fut ainsi mis à l’honneur.
Tout comme lors de ses trois premières éditions, le Festival 666 s’est tenu sur un terrain agréable et bien aménagé, situé en bordure de la Mairie. L’accès aux deux scènes alignées se fait après avoir traversé un premier espace accueillant les divers stands de merchandising et les foodtrucks. Cette configuration a le mérite d’isoler partiellement la clientèle du bruit en provenance des scènes et des quelques 2 000 festivaliers qui répondirent présents chaque jour. Quant à l’espace V.I.P. situé légèrement en hauteur par rapport aux scènes, il s’avère idéalement placé. Certes son aménagement est assez succint (peu de chaises, pas de toilettes) mais le cadre offert est tout de même agréable et permet, entre deux concerts, de rédiger quelques notes ou de se détendre un peu devant un verre.
Vendredi 11 août
Le festival ouvrit ses portes en début d’après-midi et c’est autour de 15h30 que le groupe bordelais de hardcore 589 commença le premier set de la journée, fort sympathique et parfait pour entamer une journée qui s’annonçait fort belle. Officiant dans un registre musical assez proche, les parisiens de Forest In Blood prennent ensuite le relais et font monter encore un peu plus la température.
Après une première pause nous retrouvâmes Working Klass Heroes qui fusionna de manière originale metal et electro, un cocktail auquel le public se montra sensible. Puis ce fut au tour de Sleeping Romance de monter sur scène en proposant un changement d’ambiance assez radical, puisque les italiens jouèrent du metal symphonique de bonne facture. Ces variations musicales d’un concert à un autre sont l’une des clés pour éviter une certaine monotonie tout en permettant aux représentants de diverses branches du metal de s’exprimer. Cette diversité est donc toujours de bon aloi. La suite de la programmation du jour fut tout aussi variée, via notamment Hangman’s Chair (sludge et stoner auquel nous sommes assez peu sensibles), Ten56 (deathcore et metalcore) et 6:33 (metal progressif avant-gardiste).
Vint ensuite le passage de Dropdead Chaos qui fut pour nous le meilleur moment de la journée. Il est vrai que ce projet musical réunit de nombreux musiciens connus officiant déjà dans diverses formations, dont l’emblématique Renato Di Falco (Flayed, Les Tambours du Bronx, Trepalium). Heboïdophrenie (brutal death metal) conclut ensuite vaillamment ce premier jour de concerts.
Samedi 12 août
Les concerts débutèrent vers 13h45 via le set de Breed Machine, dont le metalcore teinté de nu metal mis d’emblée une énorme ambiance. C’est toujours un plaisir de voir ces « vétérans » (le groupe s’est formé en 2002) sur scène tant ils assurent par leurs compositions tranchées et leur excellent jeu scénique. Quinze minutes après la fin de ce premier concert, Overdrivers, groupe du nord de la France qui s’illustre dans un registre très « hard rock’n’roll à l’australienne » prit la relève, nous offrant une excellente prestation dynamique et endiablée, avant de céder la place au duo Bad Situation, très inspiré parle metal de la décennie 90 et qui fit son effet auprès du public.
Schrodinger, groupe inclassifiable qui mélange les genres les plus disparates, d’assurer la relève sur scène pour un set assez surprenant mais intéressant. Puis, tout comme la veille, la suite des festivités fut tout aussi variée et plaisante : Smash It Combo (rapcore et death metal très énergique), Gorod (death metal d’excellente facture), Dog Eat Dog (punk hardcore plutôt délirant et attrayant), Rise Of The Northstar (metalcore et groove qui nous laissa de marbre), In Other Climes (metalcore et deathcore que nous apprécions toujours autant) et, en conclusion, Lionheart sur lequel nous avons du faire l’impasse. Toutefois, d’après la plupart des avis recueillis chez les festivaliers, le groupe fit forte impression.
Dimanche 13 août
C’est sous un ciel ensoleillé, comme cela fut le cas les deux premiers jours, que nous commençâmes cette dernière journée du Festival 666 cuvée 2023. Dès 13h15, Blackstorm monta sur scène. Nous n’avons cependant pas couvert le concert, le pit étant alors réservé au tournage d’une vidéo du groupe. Pour nous, les festivités commencèrent donc avec le quintet bordelais Matrass qui réussit à mêler avec une évidente originalité de multiples genres musicaux (metal, stoner et rock). Nous effectuâmes ensuite un retour aux sources grâce à Titan, dont le « heavy metal old school » est toujours aussi efficace et débordant d’énergie. La fête se prolongea dans une ambiance assez proche par le concert de The Soundroots (excellent mélange de heavy metal et de hard rock).
Nous eûmes ensuite un changement d’atmosphère musicale avec le set de Datcha Mandala qui oscilla entre rock psyché façon « seventies » et hard rock : un excellent moment ! Une petite pause puis nous fûmes transportés dans l’excellent univers thrash metal de Crisix : que du bonheur ! Vint ensuite une petite baisse de régime via Landmvrks, dont le metalcore nous toucha peu, suivi d’un regain de vivacité avec le très bon moment de hardcore proposé par Stick To Your Guns. Mais ce fut avec le concert de Get The Shot que nous ressentîmes « le » grand frisson de la journée, voire même de cette belle édition du Festival 666 : monstrueux, puissant et incroyable, une prestation de très haute volée ! La soirée se termina ensuite plus calmement en compagnie du folk metal écossais distillé par Alestorm.
La fête terminée, il nous reste désormais d’excellents souvenirs qui nous font penser que le Festival 666 fait bel et bien partie des événements « metal » à taille humaine qui, tout comme le bon vin, mûrissent au fil des années qui s’égrènent. Une valeur sûre !
Pascal Druel
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).