Le festival On n’a plus 20 ans, qui se tient à Fontenay-Le-Comte, dans l’Espace René Cassin, a été créé sous l’égide de Rage Tour en 2013, à l’occasion des 20 ans de Tagada Jones. Cette année, sa huitième édition, qui se déroula du 29 au 31 mars, marqua les 30 ans du groupe qui y joua les trois soirs.
C’est un fait, je n’avais encore jamais eu l’occasion de couvrir le festival On n’a plus 20 ans. Ce n’était pas l’envie qui m’en manquait, mais bien les caprices de mon emploi du temps des années précédentes qui, jusqu’ici, n’avaient guère plaidé en ma faveur. Or, en ce premier semestre 2024, les auspices étant plus conciliants, j’ai enfin pu me libérer pour l’occasion. C’est donc tout guilleret que je me suis rendu sur place. Accréditation photo en poche, je me suis dirigé vers l’entrée de la salle, apercevant au passage, sur ma droite, le grand bar extérieur et le stand d’achat des jetons (indispensables pour payer les consommations), devant lequel s’étirait une impressionnante file de festivaliers. Quelques instants plus tard, je découvris le bel Espace René Cassin qui, fort d’une jauge de 4 500 personnes, laissait présager de belles soirées de concerts en perspective.
Vendredi 29 mars
Lors de cette première soirée, comme durant les deux suivantes, cinq groupes défilèrent sur scène, y compris Tagada Jones qui clôtura chaque date systématiquement dans une configuration inédite. Le groupe de street punk Lion’s Law inaugura le festival dans une belle débauche d’énergie qui chauffa rapidement le public. Le quintet nous offrit ainsi une prestation fort appréciable. Mais l’un des moments les plus forts de la soirée survint en compagnie d’Opium du Peuple qui se déchaîna sur scène. Ce fut énorme, au point de laisser une place peu enviable à Wampas Psycho Attacks qui prit le relais. Pour autant, la formation menée par Didier Wampas assura un set toujours aussi déjanté, bien que sans grande surprise pour un habitué. Ce constat s’applique également envers Les Sheriff, dont le concert, bien que dynamique et endiablé, fut somme toute assez “classique”. La soirée se conclut en apothéose via Tagada Circus qui, pour l’occasion, invita de nombreux artistes et performeurs à l’accompagner sur scène : grandiose ! Toutes prestations confondues, ce fut l’une de mes préférées du festival.
Samedi 30 mars
Cette deuxième soirée s’ouvrit sur le concert de Not Scientists qui officie dans un registre oscillant entre rock et punk-rock, auquel je suis finalement assez peu réceptif. Globalement, cette date du festival fut pour moi la moins intéressante des trois. Certes j’ai eu plaisir à revoir Black Bomb A, dont les membres sont toujours aussi survoltés sur scène, mais j’ai néanmoins trouvé que la suite, avec Celkilt et Les Ramoneurs De Menhirs, deux formations officiant dans la mouvance celtique, était un peu redondante, même si toutes les deux ont bien évidemment leur propre univers musical. La soirée se termina sur la belle note que fut le concert de Tagada & Les Bidons De L’An Fer.
Dimanche 31 mars
Durant cette dernière soirée du festival, je ne couvris que quatre des cinq concerts programmés. En effet, à l’instar de mes confrères les plus avisés, j’ai refusé de signer les conditions de prise de vue exigées par Rise Of The Northstar : inacceptables, indignes d’une diva, aussi complexée qu’elle puisse être, et rédigées dans le plus total mépris du droit sur la propriété intellectuelle (un comble quand on se prétend “artiste”). Bref, un texte grotesque, d’un ridicule consommé qu’aucun photographe digne de ce nom ne peut accepter sans se fourvoyer. Exception faite de cet épisode ubuesque, auquel le groupe nous habitue malheureusement de plus en plus, la soirée fut assez dantesque. Akiavel, comme à son habitude, nous gratifia d’un concert de haute volée, Auré étant particulièrement en forme ce soir-la. Crisix prit ensuite le relais et force est d’admettre, qu’au fil des années et à juste titre, la popularité du groupe hispanique ne cesse de croître, du fait de leurs excellentes prestations scéniques mais aussi de l’énorme “capital sympathie” dégagé par tous ses musiciens sans exception. Quant au set de Sidilarsen, il ne mérite aucune critique négative. Il fut carré, net et sans bavure. Tagada Orchestra vint ensuite clore le festival, accompagné pour l’occasion d’un orchestre philarmonique et de quelques membres des Bidons De L’An Fer : un beau bouquet final en somme !
Durant tout le festival et quasiment sur chaque concert, le public, qui répondit massivement présent, s’égosilla et se défoula dans une franche atmosphère de camaraderie. Autre point positif : le professionnalisme des équipes de sécurité qui, durant toute la durée de l’événement, cueillirent toujours avec le sourire des flots incessants de slammeurs. Après tout, savoir choisir ses collaborateurs, n’est-ce pas aussi faire preuve de professionnalisme et d’engagement envers les festivaliers ?
Pascal Druel
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).