La neuvième édition du festival On n’a plus 20 ans s’est déroulée du 18 au 20 avril 2025 à l’espace René Cassin, sur la commune de Fontenay-le-Comte. Selon la formule déjà bien rodée, cinq groupes se sont produits quotidiennement sur scène.
Cette année le festival On n’a plus 20 ans attira environ 9 000 festivaliers. Certes c’est moins que l’année dernière, où la jauge approchait les 12 000 personnes, mais les organisateurs ont d’ors-et-déjà précisé que la dixième édition était dans les cartons pour 2026. Comme à l’accoutumée, l’ambiance était au beau fixe, laissant présager trois belles soirées de concert.
Vendredi 18 avril
Arrivés un peu tard sur place, nous avons manqué le concert de l’ami Darcy et de ses comparses. Un petit café plus tard, j’entrais dans le pit photo en compagnie de mes confrères, peu avant le début du set des Garçons Bouchers, qui fut net et sans bavure. Le combo parfaitement rodé, assura le show, bien que ce dernier fut sans doute sans surprise pour qui a déjà eu l’occasion de les voir sur scène, même si j’en garde un bon souvenir. A contrario, La Ruda me surprit agréablement. J’ai en effet trouvé que le groupe donna là l’un de ses meilleurs concerts, notamment grâce à Pierre Lebas, alias Pierrot, au chant, survolté et débordant d’énergie.
La fête était alors bien avancée que Mass Hysteria, en “monstre sacré” du metal français, mit tout le monde d’accord ! Ainsi, bien que je les ai déjà couverts un nombre incalculable de fois, c’est toujours un plaisir de les voir sur scène. Certes l’effet de surprise n’y est plus, mais le plaisir, lui, ne ternit pas ! Cette première soirée fut ensuite conclue avec brio par Savage Lands, initialement une ONG qui lutte pour la préservation de la biodiversité, mettant ainsi la musique au service de sa cause par le biais de quatre musiciens issus de divers groupes, à savoir Poun (chant, Black Bomb A), Sylvain Demercastel (guitare), Etienne Treton (basse, Black Bomb A) et Florian Pons (batterie, Locomuerte), auxquels se joignent de temps à autres d’autres artistes, comme ce fut le cas ce soir-là où nous eûmes la bonne surprise de voir Julien Truchant (chant, Benighted) partager le micro avec Poun. Un excellent moment !
Samedi 19 avril
C’est devant un public un peu moins important que la veille que Broken Bomb ouvrit la soirée de manière fort énergique, leur punk hardcore sans fard allant droit au but. J’ai apprécié cette entrée en la matière des plus directes, d’autant plus que la prestation de Frères 2 Misère qui suivit me déçut à bien des égards (voix sans éclat, jeu de scène limité au strict minimum, éclairages blafards). A contrario, le set de Cachemire fut une belle démonstration de nouveautés, que cela soit au niveau des décors, des costumes (les musiciens sont désormais tout en blanc) ou encore du line-up, avec l’arrivée très remarquée de la guitariste Alice Animal : que du bon !
La soirée se prolongea fort agréablement avec l’excellent concert de Fishbone, dont tous les musiciens, survoltés, semblaient tous avoir pris une décharge de triphasé avant d’entrer sur scène. Puis vint le moment où les “patrons” du festival, les bien nommés Tagada Jones, montèrent sur scène en clôture de cette deuxième journée. Le groupe nous offrit un concert fort sympathique, agrémenté d’une touche pyrotechnique ajoutée par une danseuse performeuse.
Dimanche 20 avril
La dernière journée de cette neuvième édition du festival On n’a plus 20 ans fut ouverte par Ravage Club, trio sympathique œuvrant dans une mouvance rock fort dynamique. Seul petit bémol : un certain manque d’interaction scénique entre le guitariste Vinz, qui s’évertue pourtant à sautiller seul dans son coin, et la bassiste Acidula. Headcharger prit le relais. Le groupe nous offrit un très bon concert mêlant heavy metal, hard rock et metalcore, emmené par son chanteur Sébastien Pierre visiblement en excellente forme. La soirée se poursuivit avec le concert de Kid Bookie, dont je garde un souvenir assez flou, n’ayant pas été trop marqué par leur passage. Les anglais cédèrent ensuite la place aux français de Dagoba, qui imposèrent à grands coups de riffs ravageurs un changement de registe bien “groovy” de bon aloi. L’ambiance étant au beau fixe, Ultra Vomit nous offrit ensuite l’apothéose en clôture de festival. Leur set, savamment orchestré, d’une précision chirurgicale, ne laissa aucune place à l’improvisation. Pour autant, l’énorme capital sympathie dont jouissent ces nantais fit rapidement oublier ce petit manque de spontanéité.
Quelques minutes après la retombée de rideau, les visages des festivaliers affichaient encore de larges sourires et des yeux rieurs, preuves évidentes de leur satisfaction et du bonheur vécu durant ces trois jours. Vivement l’année prochaine !
Pascal Druel
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).