J’entamais cette dernière ligne droite du Motocultor 2025 sous des températures un peu plus clémentes que celles des trois premiers jours. Heureuse coïncidence, car la fatigue accumulée depuis le début du festival commençait à peser de plus en plus lourdement, d’autant que ce dimanche fut… grandiose !
Quelques minutes après être arrivé sur le site, j’entrai dans le pit photo afin d’y voir Angelmaker que je découvris alors sur scène. Ces canadiens, apôtres du deathcore, firent instantanément monter la pression suivant une recette efficace et implacable : chant hurlé de Casey Tyson-Pearce, growl de Ian Bearer, riffs incisifs et rythmiques implacables et lourdes. Ainsi bien motivé pour le reste de la journée, je poursuivis mes pérégrinations par le concert de Party Cannon, groupe anglais de brutal death metal qui signa une excellente performance dans une ambiance délirante, animée par un acolyte orné d’un masque en forme de crâne rouge, arborant un énorme pénis rouge pour mimer les solos de guitare. Mais sous ce côté grand-gignolesque, nos britanniques firent preuve d’un grand professionnalisme. Leurs compositions tinrent la route et leur son fut bien maîtrisé.
Quelques instants plus tard, je me ruai ensuite devant la Dave Mustage, en couverture de Thrown, quatuor suédois de punk-hardcore qui irradia le public, au sein duquel slams et circle pits se multiplièrent. Pour ma part, j’avoue être resté sur ma faim. Je marquai ensuite une pause afin d’être en forme pour suivre Exhorder, dont le thrash plutôt groovy me plut de suite (ainsi qu’au public qui bougeait en rythme). La suite fut tout aussi percutante : Fear Factory, icône américaine incontournable du metal indus, qui bénéficia d’une excellente qualité sonore, suivi des irlandais de Primordial, partisans d’un black metal saupoudré d’essences païennes et celtiques.
Je m’accordai ensuite une seconde pause au bar V.I.P., choisissant ainsi de faire l’impasse sur Landmvrks, que j’ai déjà couvert à plusieurs reprises, sans vraiment comprendre l’engouement pour ce groupe, avant de continuer en beauté par Suffocation. Ce quintet américain de death metal nous offrit une bonne dose d’énergie à travers ses riffs incisifs et ses compositions techniques. Ainsi regonflé à bloc, je poursuivis via le power metal des allemands de Blind Guardian, J’en retiens un bon concert, sans plus, un peu déçu par le son très moyen et les éclairages de scène globalement insipides. J’enchaînai aussitôt par KanonenFieber dont l’univers musical orienté black metal fait référence à la Première Guerre Mondiale. Cette spécificité est soulignée par les textes, mais aussi le décor de scène et les effets pyrotechniques. Il en résulta un concert original et bien maîtrisé par ces cinq allemands cagoulés en noir, qui fit mouche et me donna envie de les suivre désormais de plus près. Puis vint le final dantesque, grandiose, dans le pit photo de Machine Head. Les américains, tête d’affiche du festival, nous gratifièrent d’un show haut en couleur, agrémenté d’effets pyrotechniques de haute volée et d’une excellente qualité de son. En outre la setlist joua la carte de la diversité, en essayant de représenter le maximum d’albums possible. Un vrai show à l’américaine qui fit appel à de très gros moyens. Quel magnifique concert de clôture, digne d’un festival tel que le Motocultor.
Cette année encore le Motocultor fut une franche réussite. Quel plaisir cela fut de le couvrir : un grand merci à toute l’organisation, aux bénévoles, aux agents de sécurité toujours aux petits soins pour nous, ainsi qu’au service presse qui se démena pour nous rendre ces quatre jours les plus inoubliables possible. Vivement la prochaine édition !
Pascal Druel
Impressions recueillies par Maryse Glon

Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).