Désormais bien implanté sur le site de Cercoux, en Charente-Maritime, le Festival 666 s’est déroulé du 8 au 10 août 2025 sous le couvert d’excellentes conditions météorologiques. Musique, chaleur et bonne ambiance furent donc au rendez-vous.
Comme chaque année, le Festival 666 proposa une programmation très éclectique, où les genres musicaux se mêlèrent par le biais de têtes d’affiche et de découvertes prometteuses. Chaque jour mit ainsi à l’honneur une dizaine de groupes qui se partagèrent l’une des deux scènes positionnées en enfilade. La formule, désormais bien rodée, ravit les quelques 2 000 à 2 500 festivaliers quotidiens ayant répondu à l’appel.
Vendredi 8 août
C’est sous un soleil de plomb, peu avant 14 heures, que nous nous rendîmes sur le site. Après avoir salué les amis et connaissances déjà présents, j’entrai dans le pit photo pour couvrir Regis, qui eu la lourde tâche d’ouvrir les festivités. Les rochelais ne me laissèrent pas un souvenir impérissable, même s’ils s’en sortirent avec les honneurs. Les bordelais de Dark Dogs prirent le relais en nous gratifiant d’un hard rock « péchu » de bon augure. Ils cédèrent la place au groupe de metal progressif Altesia qui assura un set de très bonne facture. Ce fut ensuite à Death Decline de monter sur scène. Cette valeur sûre du thrash death metal de l’Hexagone donna un concert impeccable devant des festivaliers se faisant de plus en plus nombreux.
Il s’ensuivit un changement radical d’ambiance lors du passage de Blooming Discorde, dont le metal alternatif me toucha peu. Mais les bordelais de Seth remirent les pendules à l’heure via leur black metal bien rodé à la scénographie impeccable. Sans doute aurait-il été préférable que le groupe passât à une heure plus tardive, toujours valorisante pour une parfaite restitution de l’atmosphère très sombre qu’il véhicule, mais c’est un détail tant le plaisir de le voir sur scène est toujours aussi marqué.
Dans un tout autre registre, The Old Dead Tree nous honora ensuite d’un set assez onirique, voire planant par instants : une autre réussite ! La journée se poursuivit avec le concert très « carré » de Vestige. Je fis ensuite l’impasse sur celui de Leprous, avant de terminer cette première journée en compagnie d’Horskh qui, selon une formule dont il a le secret, mêla parfaitement metal, indus et electro. Un premier jour sans anicroche, ponctué de très bon concerts et de belles découvertes.
Samedi 9 août
Ce deuxième jour de festival fut ouvert par le sludge metal d’Overcharger au son puissant, avec une batterie bien marquée et orientée heavy metal. Une belle entrée en matière pour une journée qui s’annonçait riche. Les baroudeurs de Dirty Dogz nous gratifièrent ensuite d’un excellent concert de hard rock aux inspirations australiennes très marquées : un régal ! Nous changeâmes ensuite d’atmosphère musicale avec le cyber metal de Th3ory très rythmé et de bonne facture, bien qu’il me laissa un peu sur ma faim.
Puis vint le set d’Eight Sins, dont le crossover thrash hardcore électrisa le public qui s’offrit de nombreux slams et autres circle pits dans une atmosphère poussiéreuse et chaude. Nous continuâmes sur cette belle lancée en compagnie des vétérans de Nigthmare qui, depuis 2022, ont été rejoints par la chanteuse Barbara Mogore. Leur heavy metal dynamique et puissant montra que le groupe n’a rien perdu de sa puissance.
Le trio de 7 Weeks apaisa un peu les âmes avec son rock de belle facture. Ce fut ensuite au tour de Fu Manchu, l’un des poids lourds du stoner rock, de nous offrir l’un des moments les plus forts du festival. Nous vécurent ensuite un bon moment en compagnie des joyeux drilles de Tagada Jones, patrons du punk rock français, lors d’un concert sans surprise mais de bon aloi. Cette belle journée se prolongea par l’excellent set de Mass Hysteria, efficace et parfaitement rodé, avant de se conclure avec Shaârghot, dont l’univers musical très cyberpunk vampirisa les dernières forces des festivaliers les plus vaillants. Quel samedi !
Dimanche 10 août
Cette dernière journée du Festival 666 débuta par le bon concert de stoner rock donné par Walnut Groove DC. Tout aussi fort fut le concert de modern metal des bordelais de CCW. Nous nous offrîmes ensuite une petite virée thrash death metal avec le set puissant et incisif d’Anesys.
Vint une première pause au bar V.I.P., esquivant le concert d’Alternight, dont les reprises sont bien trop approximatives à notre goût, avant de reprendre du service devant Ashen qui, bien que maîtrisant bien son registre metalcore, ne parvint pas à me toucher. A contrario, Alea Jacta Est mit tout le monde d’accord : leur metal hardcore puissant, aux riffs incisifs, soigné par un jeu de scène dynamique, ne laissa personne indifférent. Ce fut l’heure des pogos et autres slams. Le concert de Karras qui suivit fut tout aussi intense et sauvage. Le public débordait alors d’énergie malgré la chaleur accablante. La pression fut maintenue par les britanniques de Guilt Trip qui déclenchèrent chez les festivaliers de multiples circles pits.
Ainsi que nous pouvions nous y attendre, les helvètes de Paleface Swiss en remirent une couche, histoire d’achever la foule en transe devant leur deathcore survolté et puissant. L’apothéose fut atteinte avec Hatebreed, les américains donnant tout sur scène pour un pur moment de metal hardcore titanesque. Quel bouquet final ! Une fois de plus, le Festival 666 sut séduire par son affiche variée et son ambiance chaleureuse. Sa côte de popularité, en progression constante au fil des ans, est donc amplement méritée
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Pascal Druel

Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, amoureux d’images et photographe au quotidien, j’explore depuis plus de 30 ans la photographie sous diverses formes (prise de vue, développement et tirage argentique, contrôle qualité, repique, traitement et retouche numérique, graphiste, prise de vue, formateur, photographe indépendant). En outre, je collabore occasionnellement avec Chasseur d’Images (magazine pour lequel j’ai été rédacteur pendant une douzaine d’années), signe des ouvrages (publiés aux Editions Eyrolles), réalise de multiples prestations photographiques (books, reportages, mariages) et couvre en images de nombreux festivals et concerts (150 à 200 scènes par an).